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Les curseurs de l’équilibre du coureur à pied

Dernière mise à jour : 20 avr. 2020


La période de confinement a certainement été révélatrice de nos comportements et surtout de la manière dont on perçoit notre quotidien, et surtout comment on se perçoit vis-à-vis de nous même pour exister. En effet, et comme le cite Matthieu Ricard « notre esprit peut être notre meilleur ami comme notre pire ennemi. Parfois rien ne va plus au dehors, parce que rien ne va plus au dedans ».


Mais ne sommes nous pas avant tout responsables de nos choix ?

En effet on entend beaucoup de personnes se plaignant que les épreuves sont annulées ou reportées ou qu’ils ne seront jamais prêts à temps. Même si on veut bien l’entendre, car se mettre en projet est primordial pour l’esprit, il est cependant nécessaire de prendre beaucoup de recul dans les périodes critiques (et comme disait Noël Tamini, "la course à pied doit rester la plus importante des choses secondaires").


Pourquoi ne pas profiter justement de ces périodes d'introspection pour avoir une réflexion plus profonde sur nos pratiques sportives qui sont pour la grande majorité d’entre-nous des pratiques de loisir ?


En course à pied, par exemple, nous avons toujours le choix, le choix de s’inscrire ou non à des compétitions. Et c’est ici que le débat est central, entre une pratique consentie, réfléchie, épanouie et une pratique subie voir égoïste.

Au-delà de nous accabler sur des questions qui concernent le prix du dossard ou du plus grand mangeur de dénivelé du mois sur Strava, il serait bon tout simplement de prendre de temps en temps une certaine prise de recul, un certain détachement. Et d’activer nos curseurs progressivement sur d’autres champs d’action comme certaines pratiques réflexives.


Ainsi l’attention, la compassion et le bonheur dans notre pratique peuvent être aussi cultivés quotidiennement et relèvent pour une grande part d’un savoir-faire qu’il est possible d’acquérir. Notre cerveau évolue continuellement en fonction de nos expériences et fabrique de nouveaux neurones tout au long de sa vie (on parle de « neuroplasticité »).

C’est pourquoi il peut être profondément modifié à la suite d’un entraînement spécifique.


Alors un conseil, profitez du moment présent car ce n’est pas n’est pas seulement le fait d’avoir du temps qui est important, c’est la qualité de l’instant passé qui compte le plus. Nous savons tous qu’il est important d’avoir du temps libre pour « s’ennuyer ». Cependant il nous est aussi essentiel de libérer du temps pour exister, pour goûter le moment présent, se marrer, et pour nous nourrir d’une vie intérieure.




Quelques lectures et sites intéressants :

Méditation/pleine conscience :


Références :

Alayne Yates, Kevin Leehey, and Catherine M. Shisslack, Running - an analogue of anorexia ?, The New England Journal of Medecine, vol. 308, n° 5 ( février 1983), Londres, p. 251-255.

Buecking, A. (2007). Adrénaline addiction et comportements de prise de risques chez les sportifs : quelles réalités ? Revue médicale suisse. N°115.

Byrne (1993), The effect of exercise on depression, anxiety and other mood state : a review, J Psychosom Res 37.

Decamps, G., Dominguez, N., Battaglia, N. (2007), Etude des corrélats dispositionnels et transactionnels de l’addiction à la pratique sportive, Actes des Journées Nationales d’Etudes de la Société Française de Psychologie du Sport du 15 et 16 mars 2007.

Velea, D. (2002) L’addiction à l’exercice physique, Conduites dopantes. Psychotropes, 2002, 8 (3-4): 39-47.

Velea, D. (2005). Nouvelles consultation de Marmottant: apports théoriques, expériences cliniques. Psychotropes, 2005, vol. 11 n°3-4.

Volle, E., Seznec, J.C. (2006). L’arrêt du sport intensif : révélation d’addictions ? Actes de la Journées Nationales d’Etude de la Société Française de Psychologie du Sport : 124-128.


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